je continue à vous mettre l’eau à la bouche…mais là c’est du sport ! Inédit, un vrai combat.
En fait sans le déséquilibre de la nature et des jardins environnants, la sécheresse et la canicule tout irait pour le mieux coté tomates.
La qualité de ma terre est maintenant au rendez-vous dans la serre. Je la travaille tout l’hiver par des apports répétés et réguliers. Feuilles, cendres, broyats du jardin, crottes de poule….en grosse quantité pour les feuilles. Paillage au foin, j’ai abandonné la paille bio trop longue et pas facile à manipuler en « grosse roue ». Les semis sont réalisés dans de la terre du jardin avec les graines maison. Que du bon sens .J’ai abandonné ortie et consoude à la plantation par faute de temps. Je n’ai pas ameubli la terre ni au motoculteur, ni à la micro-bineuse comme par le passé . Les vers de terre ont pu se prélasser en toute tranquillité. Les pieds ont été fantastiques de vigueur, la formation des tomates épatante.
Le problème essentiel dans les serres c’est bien sûr la vie du sol. C’est un peu plus compliqué qu’ailleurs. L’alternance est aussi peu réalisable d’où la nécessité d’y pourvoir.
Dans l’environnement immédiat du jardin qui fait un hectare , les haies , les arbres, les potagers ont disparus . Je pense que les gens aiment toujours les oiseaux, les écureuils et autres notamment l’hiver, ils font l’attraction, les nourrir artificiellement parait sans conséquence. La société de consommation a bien organisé cette histoire à en oublier les besoins des oiseaux.
« Mais l’été on mange quoi ? On boit quoi ? …ha oui le jardin de Sylvie Fontaine, épatant…elle a même mis des petites et grandes réserves d’eau pour nous dissuader d’aller au potager.
Mais les tomates c’est sans pareil ! Elle a essayé d’inventer une forteresse pour protéger ses tomates. Imaginez, et pourtant elle nous aime. »
La forteresse à tomates ? J’ai grillagé avec des plaques de grillage toutes les ouvertures de la serre, les mailles sont cependant encore trop grandes, j’ai donc doublé avec du voile P17. Je suis une adepte de la serre ventilée, une prévention du mildiou, donc les pans latéraux sont soulevés.
Mais même les troglodytes adorent mes tomates…alors !
Pour finir aussi un combat contre les rats taupiers et autre rongeurs qui dégustent aussi et chahutent les systèmes racinaires des tomates. Il faut donc inonder les galeries et ravigoter les pieds de tomates chaque jour.
Par ailleurs je ne coupe aucune feuille de tomates et c’est donc une petite partie de cache –cache pour moi mais aussi pour les oiseaux. Je suis convaincue que si je n’avais pas une telle végétation mais des tomates qui pavanent, j’en récolterai encore moins, voir presque pas indemmes.
Globalement un tiers des récoltes est dévoré, une autre partie est béquetée et demandera une cuisson.
J’ai bien sûr une grande serre avec environ 80 pieds de tomates variées, variétés anciennes et bien sûr aucun hybride F1 .. Le but est de n’acheter aucune tomate au fil de l’année par choix écologique et d’en déguster à souhait.
En bonne voie cette année , au final ! Grâce à l’amélioration du sol qui augmente les rendements de façon importante. C’est un élément essentiel du jardinage qu’il soit pour le potager ou le jardin paysage.
Cette petite histoire de tomates nous rappelle que nous sommes tous dans le même bateau. Les choix des uns impactent la vie des autres, aussi combatifs soient-ils.
Tiens, tiens ça me rappelle une autre histoire où on a évoqué la liberté envers et contre tout ! Où certains se sont même crus en dictature.
Le même bateau, la responsabilité de tous. Un raisonnement global pour continuer à manger…
En attendant , direction cuisine ! Pour la transformation , on en perdra pas une seule!